Partout dans le monde, la démocratie se voit attaquée par un populisme nationaliste. Et partout dans le monde, la même énigme : comment des gouvernements qui n’ont aucun scrupule à aggraver les inégalités sociales peuvent-ils jouir du soutien de ceux que leur politique affecte le plus ? Pour comprendre ce phénomène, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz affirme qu’il faut s’intéresser aux émotions. Car elles seules ont le pouvoir de nier l’évidence factuelle et d’occulter l’intérêt personnel. Elle en a ainsi isolé quatre, qui soutiennent les grands récits populistes : la peur, le dégoût, le ressentiment et l’amour de la patrie. Quatre émotions que les mouvements populistes s’emploient partout à attiser afin de mieux les instrumentaliser. Une stratégie dont elle montre très précisément les rouages dans l’Israël de Netanyahou.
Directrice d’études à l’EHESS, Eva Illouz travaille sur la marchandisation des émotions et ce qu’elle appelle le « capitalisme affectif ». Elle est notamment l'auteure, aux éditions Premier Parallèle, de Happycratie (2018) et Les Marchandises émotionnelles (2019), et, au Seuil, de La Fin de l'amour (2020). Ses livres sont traduits dans de nombreuses langues.
Rencontre traduite en LSF par Des'L.
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