L'assemblée de la zone publique de l’Étuve se réunira ce jeudi 8 juin à 18h à l’Étuve (route de Ganges, Pont d'Hérault). Venez nombreux·ses !
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La Zone Publique de l'Étuve c'est quoi ? qu'est ce que ça tend à être ?
C'est un espace situé au rez-de-chaussée d'une ancienne usine rebaptisée l'Etuve, à Pont d'Hérault (Cévennes, 30). Le lieu est loué par l'Association de Création des Ateliers de la Bricole et accueille d'autres espaces individuels ou collectifs (dojo, salle de répèt, ateliers). L'espace public est constitué d'une grande salle polyvalente et d'une cantine.
Un espace de rencontres pour sortir de l'isolement, que l'on songe au fait d'être éparpillé dans les villages et hameaux du secteur ou plus globalement à cette société qui nous pousse à nous contenter de bosser, consommer et se renfermer chez soi.
Un espace où l'on peut sécher ses larmes, partager des rires, trouver des complices, s'organiser ensemble et y faire tout ce qui nous plait (théâtre, chant, projection, discussion, broderie, danse, bibliothèque, transmission de soins, concert, massage, défilé de drag, autoformation, tournoi de jeux, écoute radiophonique, cuisine en tous genres et tutti quanti...).
Un espace ressources à la croisée des plusieurs vallées où l'on peut venir imprimer un papier, s'arrêter boire un café, flâner à la table infokiosque, chiner dans la fripe, demander un coup de main, se raconter des conneries, venir manger ou préparer à manger lors de la cantine hebdomadaire du jeudi midi.
Un espace anticapitaliste et non-marchand, où ce qui s'y déroule sera toujours gratuit ou à prix libre et où le commerce, qu'il soit légal ou non, n'est pas le bienvenu. Un lieu où l'on s'engage à défrayer les artistes dans la mesure du possible mais où l'on ne rémunère pas leur performance, pas plus que celles des personnes qui font le ménage, le son ou la cuisine.
Un espace qui fonctionne sans subvention et compte rester au maximum en dehors du cadre institutionnel.
Un espace anti-autoritaire, où l'on questionne les prises de pouvoir et où l'on ne pense pas qu'il suffirait de changer d'autorités locales, de gouvernements ou de patrons pour changer la société.
Un espace où le rapport aux institutions policières, pénitentiaires et judiciaires est clair : quelles que soient les manières auxquelles on y est confronté·e·s, pas question d'oublier qu'elles brutalisent, mutilent, tuent et enferment, au service d'un système capitaliste, patriarcal et raciste.
Un espace où l'on cherche à ne pas reproduire certains des comportements que l'on retrouve dans la société et aussi parfois dans les cercles associatifs et militants : primauté des ancien⋅ne⋅s, des personnes issues de milieux aisés ou des mâles dominants sur les décisions ; "politburo" ; charité et "bonne conscience" ; manie de "parler à la place de" ; stratégies de type "la fin justifie les moyens" ; pacification sociale ; dogmatisme... où la diversité des luttes et dans les luttes est au moins aussi essentielle que la convergence et l'unité.
Un espace où tu peux venir si tu es membre d'une organisation politique ou d'un syndicat tant que tu ne fais pas de prosélytisme pour ta chapelle (et ça vaut aussi pour les religions).
Un espace où l'on a conscience (et où l'on prend conscience) que ce qui fait tenir cette société ne se résume pas à une poignée d'humain.e.s (ou de reptiles) qui comploteraient contre le reste du monde en secret.
Un espace où l'on prend en compte et où l'on cherche à combattre les oppressions systémiques (racisme, sexisme, mépris de classe, transphobie, homophobie, validisme, âgisme, grossophobie...). Sans oublier de tenter de démolir les normes, les dominations et les comportements de merde qui traversent chacun.e et avec l'envie de faire vivre des idées et des pratiques pour s'y opposer.
Un espace collectif où les évènements qui s'y déroulent sont globablement annoncés publiquement et ouverts à toutes et tous, sauf si il s'agit de réunions ou d'autres moments spécifiques ne rassemblant que des personnes concernées par des problématiques communes (en "non-mixité" par exemple). Un espace qui ne peut pas être privatisé, par exemple pour des fêtes privées, et où les moments publics sont prioritaires sur le reste.
Un espace où le cadre festif n'est pas le seul à nous réunir et où même dans la fête et le lâcher prise, on essaye de rester bienveillant·e·s et attentif·ve·s à ce qui se passe autour.
Un espace qui se veut accueillant, chaleureux, convivial... rétif à tout type d'agression mais qui pour autant ne rejette pas le débat ni même le conflit, parfois nécessaire.
Un espace où l'on est soucieux·ses des galères que chacun·e rencontre et où on se solidarise pour y faire face.
Un espace où un pétage de câble ne se traduit pas par une exclusion ou un bannissement mais plutôt par une invitation à prendre soin de soi et des autres, à réagir ensemble.
Un espace auto-organisé où l'on partage les tâches : où, par exemple, ce n'est pas toujours les mêmes qui font le ménage ou prennent les décisions.
Un espace où l'on se réunit régulièrement pour discuter de ce qu'il s'y déroule et comment, et aussi de quand ça se passe mal. Et ça, c'est tous les 8 du mois, à 18h.
Un espace ouvert, géré par des assemblées mensuelles qui peuvent mandater certains participant·e·s pour des tâches précises. Un espace qui n'est donc pas administré par un groupe affinitaire où seul·e·s celles et ceux qui se connaissent et sont coutumier·e·s du lieu auraient leur mot à dire, ni par un collectif formel impliquant une hiérarchie en fonction du degré d'implication.
Un espace qui cherche à fonctionner dans le respect des bases définies dans ce texte, des intentions communes qui pourront être affinées et rediscutées.
Un espace dont les principes énoncés ici sont des tentatives, pas des certitudes ni des réalités factuelles et où les outils pour se rapprocher de ces objectifs sont encore et toujours à élaborer.
Si ces quelques lignes te conviennent globalement, et même si tu n'es pas à l'aise avec tous ces termes, cet espace t'accueille à bras ouverts.