Un nouveau projet de loi dit « asile et immigration » va être examiné à l’Assemblée Nationale à partir du 11 décembre.
Cette loi d’une brutalité inouïe conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des personnes de nationalité étrangère :
suppression du droit à la sécurité sociale (AME) pour les sans-papiers ;
rétablissement du délit de séjour irrégulier ;
fichage par la police des mineurs non accompagnés ;
extension des possibilités d’assignation à résidence et d’enfermement des demandeurs d’asile ;
remise en cause du droit inconditionnel à l’hébergement d’urgence et à l’aide sociale à l’enfance ;
restriction drastique de l’accès aux titres de séjour, en particulier pour les plus vulnérables (malades, étudiant·e·s…)
Darmanin l’a dit : sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Et devant le Sénat il a fixé l’enjeu : il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre.
C’est effectivement l’enjeu. Voulons-nous vivre dans une société raciste, sécuritaire et anti-sociale ? Ou allons-nous nous battre pour défendre nos libertés, l’égalité et la solidarité ?
Les modifications votées au Sénat dont la suppression de l’AME est devenue l’emblème durcissent encore le projet initial et étendent le champ des attaques. Elles illustrent, par leur brutalité même, la logique de déshumanisation raciste et l’ampleur de l’offensive sociale et politique ouvertes par le projet.
Car cette loi ne se contente pas de vouloir rendre « la vie impossible » aux immigré·e·s et toutes et tous les étrangères et étrangers, harcelé·e·s par la police, emprisonné·e·s, expulsé·e·s. Elle est justifiée à répétition par l’idée, fondamentalement raciste, que les immigré·e·s, comprenez les Noir·e·s, les Arabes, les Asiatiques, les Musulman·e·s, avec ou sans papiers, né·e·s en France ou à l’étranger, seraient potentiellement des dangers et des profiteurs et profiteuses du système de protection sociale.
En retour elle légitime une société fondée sur le développement des inégalités, la déshumanisation, le contrôle et la surveillance policière, la limitation des libertés et l’exploitation sans frein de toutes et tous les travailleurs.
Nous le répétons avec les collectifs de Sans-Papiers. Ce sont les politiques racistes et anti-migratoires qui nous mettent en danger. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec les syndicats. Ce sont les inégalités qui créent du dumping social. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec les associations du droit au logement, ce sont les politiques publiques du logement cher qui alimentent le sans-abrisme et la crise du logement. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec toutes et tous les professionnels de la santé, c’est l’absence de soins qui favorisera les prochaines épidémies. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec toutes les associations. Ce sont toutes les attaques contre les libertés, dont la liberté de circuler, qui développent une société en tension. Pas l’immigration.
Nous le répétons avec tous les chercheurs et chercheuses, c’est la misère, l’atomisation et l’absence d’avenir qui créent la délinquance. Pas l’immigration.
Nous ne laisserons pas passer la loi Darmanin.
Nous allons multiplier actions et rassemblement. Et le 16 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s nous appelons à manifester massivement dans toutes les villes du pays pour empêcher cette loi.
Non à la loi Darmanin ! Contre une société du racisme, des prisons, des barbelés et des centres de rétention !
Pour la régularisation de tous les sans-papiers ! Pour une société de la liberté, l’égalité des droits, la justice sociale et la solidarité !
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SAMEDI 2 DÉCEMBRE – 17h COMÉDIE
Rassemblement contre la suppression de l’AME
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SAMEDI 16 DÉCEMBRE – 17h30 COMÉDIE
Marche des solidarités contre la loi Darmanin
Signataires locaux : AESAE, Avec Toits, CCFD-TS, Cimade, Collectif Migrant·es Bienvenue 34, Ensemble 34, Escale en Pic St-Loup, États Généraux des Migrations, Gauche Écosocialiste 34, La Bouscule, LDH Montpellier, MAJIE, Mouvement des Jeunes Communistes de France, MRAP Montpellier, NPA, PCF, PG, RESF, Solidaires Étudiant·es, UCL, UD Solidaires