Projection-discussion: "Regarde, elle a les yeux grands ouverts ", en soutien au Planning Familial 34
Projection de "Regarde, elle a les yeux grands ouverts ", en soutien au Planning Familial 34

Séance unique le lundi 11 décembre à 20h, suivie d’un débat en présence d’une membre du conseil d’administration de l’association Planning Familial 34.
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Tarif unique 5 euros au profit du Planning Familial.

REGARDE, ELLE A LES YEUX GRAND OUVERTS

Yann LE MASSON - documentaire France 1980 1h50mn - avec le MLAC d’Aix en Provence, « la commune » au Pey blanc, les gens des « Cochonniers », Nicole, Eugénie, Marie, Michèle, Guilaine, Ursula...

En 1975, date de la promulgation de la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse, le MLAC d’Aix-en-Provence (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement de la Contraception) existait depuis deux ans déjà. Issu des carences de l’institution médicale, il fut créé par des femmes pour mettre fin à la boucherie clandestine dont les plus dévaforisées d’entre elles étaient les victimes. Mais il intégrait aussi toutes les luttes féministes des années précédentes, où s’affirmait pour la femme le droit à la maîtrise de son propre corps. Au MLAC d’Aix, des femmes venaient avorter et des femmes pratiquaient des interruptions de grossesse sans assistance médicale directe. Cela était possible grâce à la « technique par aspiration », sans danger, peu coûteuse et praticable par un personnel non spécialiste.

Regarde, elle a les yeux grand ouverts retrace l’itinéraire de ces femmes, en marge de la légalité, isolées au départ, et qui peu à peu sont arrivées à proposer une véritable solution de rechange à la pratique hospitalière, dans ces deux cas limites : l’avortement et la mise au monde.
Tendresse des gestes, infinie sympathie des regards, sollicitude des voix, prise en charge collective d’une femme par d’autres femmes, tout cela enlève à l’interruption de grossesse son caractère effroyable dans sa banalité chirurgicale. Les femmes d’Aix rappellent, si besoin est, que l’avortement n’est jamais « de convenance ». Elles se sont réunies pour l’avortement, elles revendiquent logiquement le droit de partager la vie. Elles veulent accoucher « autrement », arracher au milieu hospitalier anonyme la mise au monde du petit d’homme, rendre à la mère sa responsabilité primordiale qui lui a été ravie par le pouvoir médical…
Le film ne plaide pas pour des valeurs rétrogrades, l’assistance médicale demeure et la surveillance reste vigilante durant la grossesse, mais le médecin perd son pouvoir d’ordonnateur fondé sur le secret, et l’accouchement retrouve sa fonction symbolique : celle d’un hymne à la vie. C’est en cela que le film de Yann Le Masson échappe aux pièges du cinéma militant ou du film « mode d’emploi ». Le regard du réalisateur est celui d’un poète. Au centre des parents et des enfants rassemblés, Nicolle, l’ouvrière d’Aix-en-Provence qui met au monde sa petite fille, a la transparence d’une madone du XXIe siècle.

Noëlle de Chambrun dans Le Monde à la sortie du film.

http://www.cinemas-utopia.org/montpellier/index.php?id=4334&mode=film

il y a 9 mois
Cinéma Utopia (Montpellier)
5, avenue du Docteur Pezet
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